Mal-être : en parler, c’est déjà revivre

Enfermé sur vous-même et perdant petit à petit le fil social qui vous relie à vos proches, vos collègues, vos amis, vous sentez bien que quelque chose vous échappe. Cette impression que personne ne vous comprend, ces idées sombres qui défilent en boucle assez pour vous faire perdre le sens de la réalité. La lumière vous semble si lointaine, si inaccessible.

L’incompréhension règne en maître dans votre vie personnelle et vous avez le sentiment de tourner en rond, ressassant toujours la même rengaine dopée à la négativité.

Vous avez le droit d’être fatigué. De ruminer. De pleurer. Tout le monde possède ses propres limites de résistance à la souffrance et quand le seuil est dépassé et que personne ne s’en rend compte, un manège noir se met en route, galopant à un rythme infernal vers le point de non-retour.

Il faut rompre cette spirale sombre, qui s’accentue encore si vous êtes en dépression. Facile à dire en théorie. Mais en pratique, comment casser ce cercle vicieux ? Comment renouer avec vos amis ? Votre famille ?

Le dialogue, source de renaissance

Seul, vous ne possédez aucun recul sur vous-même et restez empêtré dans votre mal-être. Il fait partie de votre quotidien et vous le tolérez tant bien que mal tout au long de la journée. Vous êtes en vie, mais comme rongé de l’intérieur par une souffrance invisible qui grignote votre optimisme au fur et à mesure. Elle ne doit pas gagner. Il vous incombe de la chasser à force d’attitudes bienveillantes et ceci n’est possible qu’au travers de la relation à autrui.

Entamer un dialogue avec une personne de confiance, c’est déjà revivre. En ouvrant les portes de votre cœur à un ami, vous donnez une clé nécessaire pour votre reconstruction. Petit à petit, des mots sur vos maux, des regards plein d’empathie, des paroles rassurantes décadenassent ce malaise si profondément ancré.

En parler avec votre médecin, c’est aussi accepter d’avancer. Arrêter d’être dans le déni pour mieux appréhender la souffrance et la combattre. Le corps médical doit être vu comme un allé, pas comme un ennemi. Il est dans votre camp.

Contacter une association d’entraide, échanger avec des bénévoles à votre écoute demeure également une solution pragmatique efficace pour parler de votre souffrance. C’est une manière d’exorciser le mal, de mettre des mots dessus pour tenter de l’enrayer.

Certes, cela prendra du temps. Ce n’est pas un coup de fil qui changera la donne. Casser le cercle noir est un travail sur le long terme mais améliorer le court terme serait déjà une petite victoire pour vous.

Osez parler car évoquer votre mal-être c’est déjà vous offrir une nouvelle chance, celle de gommer pas à pas les traces de votre amertume.

©Photo : Evelyn Mostrom, evelynmostrom.com